Les 6 étapes du fanatisme

Parce que sur mon blog, il y’a aussi des articles de fond !

un tweet datant de cet été par l’écrivain Sam Sykes résume avec brio les 6 étapes du fanatisme, que voici  :

1 – J’aime ça
2 – Je possède ça
3 – Je contrôle ça
4 – Je ne contrôle pas ça
5 – Je hais ça
6 – Je dois détruire ça

j’ai donc décidé de prendre une minute pour vous expliquer à quel point c’est vrai :

Bien que l’intention soit axée sur les fans d’une œuvre en général et leur réactions sur les forums, que dis-je –nous sommes en 2017– sur les réseaux sociaux, en particulier lorsque l’objet de leur obsession prend un chemin non-approuvé par eux-mêmes; je ne peux m’empêcher d’appliquer cette suite logique à d’autres concepts.

Ceci est un blog de geek à tendance japonisante, c’est pourquoi je ne peux m’empêcher de penser à ces gens que l’on croise parfois dans la vie et sur internet :

Les Expats Amers

La tentation m’est venue d’écrire uniquement « Les Expats » mais par souci de justice je spécifie, et après tout je connais aussi des exemples non-concernés par la démarche en question, qui se résume à :

1 – ça à l’air trop bien là-bas , l’herbe est carrément verte !

2 – J’y vais, ça y’est, je suis parmi les élus!

3 – Je suis un expert du coin, tout est tellement mieux foutu ici

4 – Maintenant que je connais mieux, je vois ce qu’on dit dans mon dos , et certains trucs sont quand même mieux chez nous hein

5 – Mouai y’à quelque chose de pourri dans le royaume de Danemark, faites moi confiance, je connais moi, je sais ce que tout cache, moi .

6 – N’y allez pas c’est la merde!

 

une progression à laquelle j’ai assisté maintes fois déjà sur internet et quelques fois en vrai, et il est en effet certain que le Japon cristallise un large éventail de geeks, fans, gamers et amateurs de thé, et donc génère une désillusion plus violente que d’autres pays qui rayonnent moins fort dans la pop-culture.
Le seul endroit auquel je puisse penser rayonnant une identité aussi forte et biaisée serait la côte ouest des USA: Hollywood, Venice Beach, la Silicon Valley, ou Las Vegas même etc, générant également une très forte désillusion chez une variété d’individus, ce qui n’est pas forcément le cas de pays moins médiatiques, attirant des personnalités bien plus spécifiques.

le point 1 de mon exemple prend racine non seulement dans l’expression « l’herbe est plus verte chez le voisin » que vous connaissez tous, mais également dans les commentaire d’un nippophile que vous ne connaissez à priori pas tous,et qui lors de son premier voyage sur place était fasciné par la pelouse du parc Yoyogi à Tokyo, entre autre infiniment nombreux détails de la ville, car elle était plantée sur une grille stabilisante en plastique hexagonal vert …

 

Alors faut-il être blazé pour ne pas être déçu ?

« Surtout pas! » ai-je envie de crier, mais il est certainement bon de modérer le hype à l’étape 1, et tenter autant que possible d’ignorer l’étape 3 (pour rappel « Je contrôle ça »)
l’étape 2 peut être débattable selon le contexte, mais nous ne sommes qu’humains, il est aussi difficile de ne pas tomber dedans, et je pense qu’elle n’est pas forcément néfaste selon la façon dont on l’interprète donc je ne vais pas m’y étendre sur 10 pages.

L’étape 1 par contre n’est nuisible que lorsque l’on y injecte soi-même une attente de perfection, je ne devrais pas avoir à l’apprendre à quiconque mais la perfection n’est pas de ce monde, et garder les potentielles imperfections en tête dès le début permet de ne pas ensuite tomber des nues en les découvrant.

Aborder une œuvre, un objet, un pays, ou même un autre humain (ha! ça y’est? vous voyez la portée du truc?)  en se disant « je ne sais pas encore ce qui n’est pas parfait dedans » permet une relation infiniment plus saine par la suite, et avec un peu de chance, l’évitement total de l’étape de destruction, ou même celle de haine.

Alors, ça fait réfléchir ou pas?

 

 

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